Devenir parent a toujours été une aventure aussi merveilleuse que déroutante. Mais en 2025, être père ou mère relève parfois du défi quotidien. Entre les injonctions sociétales, les modèles parentaux hypermédiatisés, les innovations technologiques et le besoin viscéral de suivre son instinct, les parents se retrouvent souvent écartelés. Quelle place reste-t-il pour la spontanéité, l’imperfection et le bon sens ? Analyse d’un équilibre aussi fragile que fondamental.
La parentalité à l’ère numérique : quand les écrans dictent les normes
Jamais les parents n’ont eu autant accès à l’information. Tutoriels, conseils de pédiatres en ligne, podcasts, comptes Instagram de « super-parents » : à première vue, tout est là pour les aider. Pourtant, cette profusion de contenus devient parfois contre-productive.
« On finit par douter de soi à force de lire des avis divergents sur tout : allaitement, sommeil, éducation bienveillante… », confie Emma, mère d’un petit garçon de 3 ans.
La comparaison permanente, souvent inconsciente, génère un sentiment de culpabilité : « Est-ce que je fais assez ? Est-ce que je fais bien ? » Le regard des autres — y compris virtuel — pèse lourd.
Des attentes toujours plus élevées
En 2025, on attend des parents qu’ils soient :
- Disponibles 24/7, tout en réussissant professionnellement.
- Présents mais pas intrusifs.
- Bienveillants mais fermes.
- Informés, engagés, écolos, anti-écrans, pro-éveil… et heureux.
Cette quête du « parent parfait » est renforcée par des discours parfois culpabilisants. Pourtant, la parentalité est par essence un apprentissage, une suite d’essais et d’erreurs. Et surtout, chaque enfant est unique.
Le retour à l’instinct : une nécessité vitale
Heureusement, un contre-mouvement émerge. De plus en plus de parents revendiquent une parentalité décomplexée, reconnectée à leur ressenti. Ils choisissent de filtrer les conseils, d’écouter leur intuition et de lâcher prise.
« J’ai arrêté de me comparer. J’ai compris que personne ne connaît mon enfant mieux que moi », affirme Thomas, père d’une petite fille de 6 mois.
Suivre son instinct, ce n’est pas ignorer les recommandations, mais savoir les adapter à sa propre réalité. C’est accepter d’être parfois fatigué, dépassé, ou de ne pas avoir la réponse immédiate — et ne pas s’en vouloir pour autant.
Cultiver une parentalité durable et humaine
Être parent en 2025, c’est aussi faire face à des enjeux nouveaux :
- La surcharge mentale, encore trop souvent féminine.
- L’éducation dans un monde instable (climat, IA, crises sanitaires).
- La nécessité de transmettre des valeurs solides dans un monde mouvant.
Mais c’est aussi une époque où les rôles évoluent, où la parole se libère, où les pères s’impliquent davantage, où les familles prennent des formes variées et toutes légitimes.
Maman de quatre enfants, âgés de 2 à 7 ans, Sofia est également rédactrice en freelance depuis plus d’une dizaine d’années.
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