L’arrivée d’un bébé au sein de la famille est souvent vécue comme un moment de joie intense, mais aussi comme un bouleversement émotionnel, particulièrement pour l’aîné. Lui qui était jusque-là au centre de l’attention voit soudain son quotidien transformé : nouveaux rythmes, nouveaux visages, et surtout, une attention parentale désormais partagée. Il est donc essentiel d’accompagner ce changement en lui accordant une place bien définie, valorisante et sécurisante.
Comprendre les émotions de l’aîné
Avant même la naissance, l’aîné peut ressentir de l’inquiétude, de la jalousie, ou encore un sentiment d’abandon. Ces émotions sont naturelles et légitimes : il perçoit l’arrivée du bébé comme une menace à sa position affective. Certains enfants peuvent régresser, d’autres manifester de la colère ou se renfermer. Le rôle des parents est ici fondamental : nommer ces émotions, les accueillir sans jugement et rassurer l’enfant sur l’amour qu’on lui porte reste la première étape d’une transition en douceur.
Impliquer l’aîné dans l’attente du bébé
Donner une place à l’aîné, c’est d’abord lui permettre de faire partie intégrante de l’attente. L’inviter à choisir un doudou, à décorer la chambre, ou à poser des questions sur le bébé à venir, renforce son sentiment d’appartenance à ce nouveau projet familial. Il ne s’agit pas de lui confier une responsabilité adulte, mais bien de lui ouvrir un espace de participation symbolique, à sa hauteur, qui l’aide à construire un lien anticipé avec le nouveau-né.
Après la naissance : maintenir un lien privilégié
Une fois le bébé arrivé, l’attention portée à l’aîné ne doit pas disparaître derrière les urgences du nourrisson. Il est essentiel de préserver des moments exclusifs entre l’enfant et ses parents, ne serait-ce que quelques minutes par jour. Ce tête-à-tête permet à l’aîné de retrouver sa place affective et de comprendre qu’il n’est pas relégué, mais que l’amour parental s’est simplement élargi. Ces instants nourrissent sa sécurité intérieure et renforcent la qualité du lien fraternel naissant.
Valoriser son rôle d’aîné sans l’enfermer
L’aîné peut être fier de son nouveau rôle, mais attention à ne pas l’y enfermer. Il n’est ni un mini-parent, ni un modèle parfait à qui l’on demande d’être « grand ». Valoriser son aide quand il en a envie, souligner son importance dans la vie de famille, tout en lui laissant le droit de rester un enfant, est un équilibre subtil mais fondamental. Cela lui permet de construire une identité positive, à la fois distincte et liée à celle de son petit frère ou de sa petite sœur.
Une famille qui évolue ensemble
Accueillir un bébé, c’est créer une nouvelle dynamique familiale. Chaque membre voit sa place se redéfinir, y compris les parents. En prenant le temps d’écouter, de rassurer et d’impliquer l’aîné, on lui permet de s’épanouir dans son nouveau rôle, sans se sentir exclu ou oublié. La place qu’on lui donne n’est pas une simple question d’attention : elle fonde les bases de la relation fraternelle à venir et façonne la confiance qu’il aura dans ses liens familiaux.
Jeune maman de deux enfants et rédactrice en freelance, Léa Gonichon contribue régulièrement au développement de ce média.
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