Devenir père pour la première fois est un bouleversement total, une aventure aussi merveilleuse que déroutante. On lit des livres, on écoute les conseils, on se prépare mentalement, mais la réalité dépasse toujours les projections. Maintenant que j’ai un peu de recul, voici cinq choses que j’aurais aimé savoir avant de devenir papa. Non pas pour tout maîtriser, mais simplement pour mieux accueillir ce nouveau rôle avec plus de sérénité et un peu moins de pression.
Le lien avec son bébé ne se crée pas toujours instantanément
Avant la naissance, je pensais qu’il suffirait de prendre mon enfant dans les bras pour ressentir une connexion immédiate, profonde et magique. La réalité a été différente. Ce lien que j’imaginais fulgurant a mis du temps à se construire. Je me suis même demandé si quelque chose n’allait pas chez moi. Ce que j’ai compris, c’est que chaque parent vit cette rencontre à sa manière. Certains papas se sentent immédiatement investis d’un amour immense, d’autres ont besoin de temps pour apprivoiser leur nouveau rôle. Et c’est parfaitement normal. Le lien se tisse au fil des jours, des regards, des soins, des gestes répétés.
La fatigue devient un état permanent
On m’avait parlé des nuits courtes, des réveils fréquents, mais rien ne m’avait préparé à l’épuisement chronique des premières semaines. La fatigue ne se limite pas à quelques nuits blanches : elle devient un état d’être, une toile de fond constante. Ce n’est pas seulement le manque de sommeil, c’est l’attention permanente, le souci de bien faire, l’inquiétude parfois. On apprend à fonctionner avec peu d’énergie, à se relayer, à s’adapter. Et surtout, on apprend que c’est temporaire, que cette période intense finit par passer, même si elle semble interminable quand on est dedans.
Le couple est mis à l’épreuve
L’arrivée d’un enfant redistribue toutes les cartes dans un couple. L’équilibre d’avant vole en éclats, et il faut en construire un nouveau. On découvre une autre facette de l’autre, parfois belle, parfois déroutante. Les tensions peuvent surgir là où on ne les attendait pas, souvent alimentées par la fatigue, le stress ou les attentes non exprimées. J’aurais aimé savoir à quel point la communication devient cruciale. Dire ce qu’on ressent, exprimer ses besoins, écouter l’autre, même quand on est vidé… Tout cela devient fondamental pour traverser cette transition sans s’y perdre.
On reçoit une avalanche de conseils… souvent contradictoires
Dès l’annonce de la grossesse, puis encore plus après la naissance, les conseils affluent de toutes parts. Famille, amis, réseaux sociaux, forums : tout le monde semble savoir ce qu’il faut faire ou éviter. Le problème, c’est que ces recommandations se contredisent souvent, et qu’on peut très vite se sentir perdu ou incompétent. Ce que j’ai appris, c’est à faire le tri. À écouter, mais sans tout prendre au pied de la lettre. À faire confiance à mon instinct, à celui de ma partenaire, et à ce que nous ressentions comme juste pour notre enfant. Chaque bébé est différent. Chaque parent aussi.
On n’a pas besoin d’être parfait
Avant d’être père, je m’étais mis une pression énorme. Je voulais être à la hauteur, ne jamais me tromper, être présent, patient, exemplaire. Très vite, j’ai compris que viser la perfection était non seulement illusoire, mais aussi épuisant. Ce que mon enfant a besoin de voir, ce n’est pas un modèle parfait, c’est un parent authentique. Un père qui fait de son mieux, qui reconnaît ses erreurs, qui apprend en marchant. Accepter l’imperfection, c’est aussi ouvrir la porte à une parentalité plus douce, plus humaine, où l’on avance avec bienveillance, pour soi et pour son enfant.
Jeune maman de deux enfants et rédactrice en freelance, Léa Gonichon contribue régulièrement au développement de ce média.
Laisser un commentaire